Créer un espace pour les personnes 2SLGBTQIA dans le monde du logement : la communauté, ça compte !
04 Sep 2025
Mel Willerth, Senior Manager of Education, CHRA and CIH Canada
Avant de me joindre à l’ACHRU/CIH Canada, j’ai cherché un emploi pour la première fois en tant que personne non binaire. C’était aussi la recherche d’emploi la plus ardue et la plus longue que j’aie jamais connue. Ce n’est que récemment que j’ai réalisé (mon affirmation était nouvelle et j’ai une certaine naïveté) que les deux sont liés. Si j’avais postulé à des emplois en dehors de la sphère sociale et non lucrative, j’y aurais sans doute pensé plus tôt. En fin de compte, c’est heureux qu’il m’ait fallu plus de neuf mois et des centaines de candidatures, car mon rôle au sein de l’ACHRU et du CIH est celui qui me convient le mieux, de toute ma vie.
Pour un blogue sur le travail, cela devient déjà très personnel, mais mon histoire n’est pas unique. Selon l’enquête la plus récente sur le plan d’action fédéral 2SLGBTQIA+ de Femmes et égalité des genres Canada, 43 % des personnes interrogées estiment que le fait de communiquer des informations sur leur identité de genre au cours du processus d’embauche réduirait leurs chances d’être embauchées dans un établissement non 2SLGBTQIA+, les femmes transgenres ayant répondu à cette question dans une proportion allant jusqu’à 69 %.
Selon les statistiques, seuls 28 % des personnes non binaires ou sans genre ont déclaré se sentir à l’aise de partager leur identité de genre sur leur lieu de travail. Les chiffres peuvent être ventilés en fonction de la race, de l’orientation sexuelle, etc.
Toutes ces informations, Mel, où nous mènent-elles ? Un peu plus de contexte et je vous promets que j’y arriverai.
Dans mon emploi précédent, j’ai eu la chance de faire partie d’une communauté de pratique 2SLGBTQIA+. Nous étions des personnes de toute l’Alberta travaillant dans le monde de la violence domestique, et la plupart d’entre nous faisaient partie de la collectivité 2SLGBTQIA+ ; il y avait aussi quelques alliés. Dans ce groupe, j’ai vu les luttes et les joies des personnes qui vivent authentiquement leur identité de genre au travail. Bien que nous ne travaillions pas tous dans la même organisation, nous avions tous le même objectif et nous avions souvent les mêmes difficultés. Tout en travaillant sur des projets intéressants, tels que des cartes d’inclusion, un guide des lacunes et des pratiques d’inclusion dans les documents de travail, nous avons également discuté de ce que c’était que d’être mal identifié sur le lieu de travail, de ce à quoi ressemblait la discrimination et de la manière dont nous pouvions nous défendre et défendre les autres. Avec l’aide de cette collectivité de pratique, j’ai évolué à l’aise sur le chemin du « elle », « elle », « ils », « ils », « elles ». Je n’étais pas la seule personne à franchir ces étapes pour découvrir qui j’étais et me sentir à l’aise dans mon identité. Le fait d’avoir d’autres personnes à mes côtés était encourageant, je ne saurais dire à quel point. Est-ce que je me connaitrais vraiment, ou serais-je aussi à l’aise avec mon identité, sans la communauté de pratique ?
Ayant fait partie d’une collectivité solide comme celle-là, après mon premier congrès de l’ACHRU en 2024 au Nouveau-Brunswick, j’ai commencé à discuter avec une personne d’une autre organisation. Cette dernière avait pris ma défense dans un moment où ça brassait sur la reconnaissance de mon identité de genre. Son encouragement à ce moment-là m’a rappelé ce que j’avais ressenti dans la communauté de pratique. J’ai donc voulu créer une collectivité comme celle-là dans le contexte de la dotation en logements au Canada.
Peu de temps après, nous avons créé une communauté de pratique 2SLGBTQIA+ dans le secteur du logement, mais elle n’a pas encore eu beaucoup de succès. Les réunions que nous avons eues et les personnes que j’ai rencontrées ont été fantastiques, et j’espère qu’en publiant ce blogue, je pourrai peut-être atteindre quelques personnes de plus, et que nous pourrons commencer à construire une solide collectivité de communication, de soutien, de confiance et de défense des droits. Nous travaillons pour de grandes organisations, avec une grande cause. Nous travaillons avec des personnes formidables, mais il y a toujours des luttes uniques pour les personnes membres de notre communauté. Si vous faites partie de la collectivité 2SLGBTQIA+ ou si vous êtes une personne alliée prête à faire une partie du travail, je vous encourage à nous rejoindre. Nous nous réunissons le quatrième lundi du mois à midi, HE ; envoyez-moi un mot pour nous rejoindre (mel@chra-achru.ca). Notre prochaine réunion aura lieu en octobre, car je ne suis pas là en septembre. J’espère vraiment vous y voir.