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Recherche et contexte à propos de l’étude économique de l’ACHRU, L’impact du logement communautaire sur la productivité

08 Fév 2024

CHRA staff

En novembre 2023, l’ACHRU, Housing Partnership Canada et nos partenaires du secteur ont publié l’étude économique, L’impact du logement communautaire sur la productivité. Cette étude, rédigée par Deloitte, établit un lien de cause à effet entre la proportion de logements communautaires dans l’ensemble du parc de logements et les gains de productivité économique.

Dans le deuxième article de notre série de blogues consacrés à l’étude, nous examinons les recherches et le contexte qui sous-tendent le rapport. Vous en saurez plus dans les paragraphes qui suivent.

 

La crise du logement au Canada

La crise du logement est une préoccupation majeure pour les ménages du Canada, et ce sont les personnes à revenus faibles ou instables qui en subissent le plus les effets.

Contexte général :

  • L’accessibilité au logement s’est détériorée au cours des deux dernières décennies au Canada (selon l’indice d’accessibilité au logement de la Banque du Canada).
  • Environ 2,6 millions de personnes ont un besoin impérieux de logement, soit 1 ménage sur 10.
  • La proportion de logements communautaires dans l’ensemble du marché du logement au Canada, soit 3,5 %, est loin derrière celle de la plupart des autres pays du G7.
  • La plupart des logements communautaires existants ont été construits entre les années 1960 et 1980.
  • Presque quatre fois plus de ménages locataires que de ménages propriétaires ont un besoin impérieux de logement.

 

Les facteurs contribuant à la crise du logement

L’offre et la demande affectent l’ensemble du continuum du logement.

Facteurs liés à la demande augmentant les prix du logement

  • Augmentation des revenus disponibles.
  • Croissance de la population.
  • Taux hypothécaires bas.
  • Attente d’une hausse des prix des logements.
  • Changements dans la fluidité du marché du logement.
  • Les faibles taux directeurs de la Banque du Canada alimentent la demande et encouragent l’accumulation de dettes hypothécaires.
  • Les investisseurs s’emparent d’une part plus importante des achats de logements.

Facteurs liés à l’offre

Les longs délais d’approbation, les retards de construction, la disponibilité des terrains, les réglementations en matière d’aménagement du territoire, le coût des matériaux et la pénurie de main-d’œuvre se conjuguent pour rendre difficile l’augmentation rapide du parc de logements. La SCHL estime que rétablir l’accessibilité aux niveaux observés en 2003 et 2004 nécessiterait 3,5 millions de logements supplémentaires d’ici 2030.

Les chercheurs et les défenseurs des droits ont conclu que pour rétablir l’accessibilité, les gouvernements et le secteur doivent créer une offre de logements qui tient compte de l’ensemble du continuum du logement et qui demeure disponible pour tout l’éventail de statuts socioéconomiques.

À l’heure actuelle, les investissements en pourcentage du PIB sont encore inférieurs aux niveaux observés dans les années 1980 et n’ont pas suffi à augmenter de manière significative la part du parc de logements communautaires dans le parc total de logements.

 

Le défi de la productivité au Canada

L’économie canadienne est également confrontée à un problème de productivité. La croissance de notre productivité du travail est inférieure à celle de nos homologues internationaux et a continué à baisser dans la période post-pandémique, la productivité du travail diminuant pour le cinquième trimestre consécutif au deuxième trimestre 2023.

Améliorer nos performances en matière de productivité est essentiel pour deux raisons principales :

La capacité de croissance à long terme d’une économie se résume au nombre de personnes qui peuvent travailler. Le vieillissement de la cohorte des baby-boomers au Canada exercera une pression à la baisse sur l’offre de main-d’œuvre, malgré des niveaux d’immigration élevés. Cela signifie que nous devrons nous appuyer davantage sur l’investissement et la productivité pour faire croître notre économie.

La productivité est le facteur le plus important pour déterminer le niveau de vie d’un pays. L’OCDE prévoit que le Canada aura la plus faible croissance du PIB réel par habitant des économies avancées, principalement en raison de la faible croissance de la productivité. Bien que d’autres facteurs contribuent à ce défi, avec des preuves suggérant que les entreprises ont du mal à trouver du personnel en raison de l’accessibilité du logement, il y a un regain d’intérêt pour le lien entre l’accessibilité du logement et la productivité.

 

La relation entre le logement social et la productivité

L’étude a examiné cinq liens entre le logement abordable et la productivité.

  1. La densité du marché du travail. L’emplacement et le caractère abordable du logement jouent un rôle important en facilitant l’adéquation entre les individus et les emplois adéquats.
  2. Les impacts du logement. Les logements inabordables, la surpopulation et les mauvaises conditions de vie peuvent avoir un impact sur le bien-être, l’estime de soi et le capital humain des individus.
  3. Effets de voisinage. Des quartiers accueillants et accessibles offrent de nouvelles occasions aux résidants, ce qui a un impact sur le bien-être et le niveau de compétences des employés.
  4. Effets des prix et des loyers. Des prix élevés pour les ménages et les loyers ont un impact sur les décisions de consommation, d’épargne et d’acquisition d’actifs d’un ménage.
  5. Logement par les employeurs. Dans les régions du pays où la crise du logement est aiguë, les employés ont des difficultés à trouver un logement adéquat. Lorsque les employeurs doivent fournir un logement dans le cadre des conditions d’emploi, cela limite la capacité des entreprises à se développer.

 

Lisez régulièrement notre blogue pour en savoir plus sur les éléments à retenir et les données régionales du rapport.

Consultez l’article : L’impact du logement communautaire sur la productivité.